jeudi 29 mai 2008

Y'a des journées qui commencent comme ça...



Y'a des journées qui commencent comme de la m......., de la diarrhée pour être plus précise: ça commence par une succession de maux de ventre qui deviennent progressivement de plus en plus désagréable...pour aboutir à un prouuuuuuuuuuut magistral ! Un bel arrivage de m.....
Je me réveille avec l'hémisphère gauche du cerveau anesthésié (le siège de la logique tiens donc !...). Jusque là rien d'anormal pour une migraineuse comme moi.

Je suis à labour (à la bourre, si t'es blond/e) et je dois déposer ma petite sœur à la fac avant. Mon paternel n'est toujours pas debout et sa voiture bloque la mienne. Nous gérons ce problème de logistique tous les matins, sauf que ce matin, pauvre papa à moitié endormi ne retrouve pas sa clé.
Il prend une clé de secours, qui n'est pas équipée de la commande à distance: l'alarme se déclenche à l'ouverture, et impossible de la faire taire. Je mets en marche mon bouclier mental pour contrer les malédictions des voisins que j'ai privé de grasse matinée.

Je suis à labour (à la bourre si t'es tjrs blond/e) et je laisse, le cœur déchiré, petit papa chéri se démener avec l'alarme.
A mi-chemin, petite sœur me dit qu'elle a oublié son portable. Vilaine grande sœur lui répond qu'elle va devoir passer sa journée sans son portable! (disoli ptite soeur :( )
Je balance...heu je dépose cette dernière à la fac et reprend mon chemin. Je vais pouvoir prendre le raccourci dont papa m'a parlé. Il a bien insisté à ce que je fasse gaffe à la sortie...et j'ai fini par me gourer de sortie en m'engageant sur l'autoroute de Rabat. Génialissime, zreb t3attal!
Au moment où je cherche des yeux une sortie pour faire demi-tour, le témoin lumineux de la jauge d'essence s'allume...
Quelques kilomètres plus tard, je prends la première sortie qui se présente, atterris dans un territoire inconnu, et tout le monde est trop pressé pour que je puisse demander mon chemin. Je tâtonne donc et finit par me retrouver comme une grande.

Ouf! J’arrive enfin au siège, en retard, mais j'arrive quand même. Qui dit retard, dit plus de place de parking. Je suis donc contrainte de laisser ma petite titine toute neuve (ouii ouii chrit tomobile) dans un spot pas très sur, tant pis!

En voulant descendre de la voiture, je trébuche, m'agrippe à la portière, mais n'arrive pas à choper mon sac au passage. Ah non! Pas le coup du sac de nana qui tombe! Pas ça!
Et si! Le sac tombe, déballant rouge à lèvres, paire de bas de rechange, lingettes (intimes!), sparadraps, flacon de vernis et protège-slips...devant les yeux amusés du vigile. Ouais marre-toi tit con! grrrrrrrr

Pas encore remise de ma diarrhée matinale, je raconte mes déboires à ma collègue lorsque celle-ci m'interrompt: "heu Candy, tu ferais mieux de t’assoir, la fermeture éclair de ton pantalon vient de péter!"....

Khra! (ga3)





jeudi 8 mai 2008

Trip to the South: "Essence de douleur"



Jeudi 1er Mai 2008

Je commence à le sentir se diffuser dans mes veines brulantes…ce poison dont je garde encore la saveur âcre… Je devine son nom marqué sur la fiole : « Essence de douleur »

Un poison dont la préparation ne nécessite ni curare ni arsenic, ni mortier ni alambic...

Un poison fait de mots acides, destiné à attaquer mon cœur pour le dissoudre.

Et dire qu’il y a moins de deux heures, je quittais Marrakech, joviale et rayonnante . Quel vent de folie m'a donc pris pour m'enquérir de ses nouvelles? Je commençais à faire le deuil de cette histoire et voulait juste garder un semblant de contact "normal" afin de mieux panser les blessures qui subsistent. Je n'aime pas l'idée de deux personnes qui ont tant partagé auparavant , et qui deviennent deux parfaits inconnus après s'être déchirés.

Peut-être ai-je tort... peut-être que seule une amputation rapide et nette est à même de guérir le mal. Cet homme là, je ne le connais pas, je ne l'aime pas. J'aime l'homme qu'il a été et qu'il n'est plus...Ou peut-être ai-je aimé l'homme que j'ai cru qu'il était?

L’esprit anesthésié, je regarde défiler des paysages de toute beauté à chaque virage de la route sinueuse que nous empruntons. Un massif montagneux impressionnant…des écrins de verdure tantôt tachetée de terre ocre et de roches grises, tantôt parsemée de lauriers roses et de coquelicots, de moutons et de brebis…

Nous passons à présent par la jolie vallée du Zat. Des douars accrochés aux flancs des montagnes, des gorges étroites, des falaises abruptes. Le torrent fougueux de l’oued N’Zat…et le torrent de larmes qui ruissèlent inlassablement sur mon visage...

Un étau invisible se resserre sur ma tête, une masse accablante me comprime la poitrine. Comment a-t-il pu, insensible à la mise à nue de mon cœur, le défigurer de nouveau, alors qu’il porte les stigmates encore fraîches de l’amour déchu ?

Comment a-t-il pu ? me traiter plus bas que terre, me réduire à un lambeau de chair, tout effacer de notre histoire en un éclair ?

Envolés les souvenirs heureux, les regards langoureux, les lèvres en feu… L’amnésie a tout emporté !

Les roses ont fanées, les quiches ont refroidies, les motifs que j’ai brodés se sont effilochés, le diaporama mettant en scène mes raisons de l’aimer s’est effacé…

« On s’arrête un moment ! ». Ça tombe bien. Notre trajet est ponctué de nombreux arrêts pour admirer les paysages, souffler, ou encore...assouvir un besoin naturel !

Je cache mes yeux bouffis derrière mes grosses lunettes noires… je prends mon air faussement enjoué et mets les traces de larmes séchées sur le compte de la fatigue… On ne se doute de rien. Ma prestation est bonne.

Je profite de la courte halte pour nettoyer mes poumons, noyer mon regard dans les décors grandioses du col du Tizi n’Tichka, et me laisser caresser par le vent qui souffle à travers la montagne.

Je n’ai pas envie de remonter dans la voiture. J’ai envie de rester là…ou alors sombrer dans un doux coma…ou devenir une pierre ou un arbre ancré dans l’Atlas.

Mon esprit s’infeste à nouveau de sentiments acides et du souvenir saumâtre de ses mots me réduisant à …je n’ose même pas le dire ! La tristesse monte en moi comme une marée, la douleur se noue et se resserre au fur et à mesure des idées sombres. Une douleur vivante, cruellement vivante...

Mon cœur s’affole de nouveau et se met à battre à grands coups. N’es-tu donc pas lassé de battre encore si fort ? Je me vis soudain m’arracher ce cœur…le contemplant, un moment, battre entre mes mains ensanglantées, le serrant de toutes mes forces jusqu’à ce qu’il s’éteigne…l’enterrer…le laisser là et partir sans me retourner…

Je me sens comme une mouche, dont la mémoire est courte, et qui s’entête à vouloir franchir une barrière invisible en se cognant infatigablement contre la vitre.

Meurtrie par la consternation, défaite par la rancune, je maudis cette douleur qui m’ulcère et draine mon énergie...

Je croise le regard d’une petite fille aux yeux rieurs et curieux, au sourire timide et aux joues abricot. Pendant le laps de temps qu’a duré cet échange, j’ai eu l’impression que chacune de nous voulait échanger sa vie contre celle de l’autre, par pure curiosité, ne serait-ce que le temps qu’a duré nos regards croisés...

Un petit agneau blanc gambadant derrière sa mère m’arrache un sourire. Je comprends là que même si le poison m’a bel est bien était inoculé, la dose n’était pas létale…

Nous descendons à présent sur le plateau de Ouarzazate…une nouvelle étape...

mercredi 7 mai 2008

Trip to the South: Chatons mélomanes



Date: 30/04/08

Lieu: Marchand de CD, Place Jamaa el Fna

[Dédicace spéciale à Sunli ;) ]